Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED)​

Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif aux « effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des systèmes utilisant des diodes électroluminescentes (LED)  »

L’Anses a été saisie le 19 décembre 2014 par la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la prévention des risques et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes afin de réaliser une expertise visant à évaluer les effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des systèmes utilisant des diodes électroluminescentes (LED).

  1. CONTEXTE ET OBJET DE LA SAISINE

L’expertise mise en œuvre par l’Anses a eu pour objectif de mettre à jour les connaissances sur les effets sanitaires liés à l’exposition aux systèmes d’éclairage utilisant des LED. La demande portait plus précisément sur l’évaluation des risques liés à l’exposition aux systèmes à LED pour la population générale et pour les travailleurs, en distinguant les différents types d’application des systèmes d’éclairage ou objets en disposant (éclairage domestique, usages professionnels, phares de véhicules, jouets, écrans, etc.) et en prenant en compte des situations réelles d’exposition. Par ailleurs, un examen des éventuels risques pour l’environnement que pourraient poser ces systèmes tout au long de leur cycle de vie était demandé.

En application de la Directive européenne n° 2005/32/CE sur l’éco-conception des produits consommateurs d’énergie, dite Directive « EuP » (Energy using Products), le retrait programmé des lampes à incandescence (étalé entre 2009 et 2012) et des lampes halogènes classiques (fixé à septembre 2018) du marché de l’éclairage, a induit un fort développement des éclairages à LED sur le marché grand public, augmentant ainsi l’exposition de la population aux éclairages utilisant cette technologie. Les domaines d’application des systèmes à LED se sont élargis : ils concernent aujourd’hui non seulement un nombre important d’applications à usage professionnel, mais aussi des applications d’usage public pour l’affichage et la signalisation, certains objets et dispositifs (jouets, objets de décoration, etc.), le rétro-éclairage d’écrans (téléphones mobiles, tablettes, téléviseurs, …) et l’éclairage intérieur et extérieur. 

Lors de la publication de son premier avis sur les effets sanitaires liés aux LED (rapport d’expertise collective de l’Anses publié en 20101), l’Agence attirait l’attention sur les effets toxiques pour la rétine de la lumière bleue. Les LED possèdent en effet la caractéristique particulière d’émettre une lumière riche en longueurs d’onde courtes : une lumière dite riche en bleu. L’Anses avait, à cette occasion, émis des recommandations relatives notamment à la mise sur le marché des LED et à l’information des consommateurs. 

Les effets sanitaires potentiels liés à l’exposition à la lumière émise par les LED sont désormais mieux documentés. Depuis l’avis émis par l’Agence en 2010, de nouvelles données expérimentales, notamment chez l’animal, concernant la phototoxicité associée à une exposition de longue durée à la lumière bleue, ont été publiées. De nouvelles données ont aussi été publiées concernant la dérégulation de l’horloge biologique par la lumière bleue, l’éblouissement et les effets sanitaires liés à la modulation temporelle de la lumière (fluctuation du niveau lumineux de l’éclairage potentiellement perceptible visuellement selon sa fréquence). Concernant les effets éventuels sur l’environnement, des données existent et interrogent sur les déséquilibres potentiellement induits sur les écosystèmes, qui pourraient entraîner des conséquences sur la faune et la flore, mais aussi sur l’Homme et sa santé.

L’ajout ou la substitution d’une lumière artificielle à la lumière solaire naturelle pose la question des effets sanitaires potentiels qui pourraient en découler, du fait de l’accumulation ou de la modification de l’environnement lumineux. En quelques décennies, l’Homme a notablement augmenté son exposition à la lumière bleue le soir avec des éclairages artificiels ou des rétroéclairages riches en lumière bleue. Auparavant, les éclairages utilisés se situaient plutôt dans des teintes jaune-orange (bougie, lampes à incandescence).

La mise à jour de l’expertise a considéré l’ensemble des effets sur la santé humaine mais aussi sur l’environnement (faune et flore) qui pourraient être liés à l’exposition à la lumière des lampes à LED.

Lire la suite :  AP2014SA0253Ra

Laisser un commentaire